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Le prochain plan de relance et le CFP doivent soutenir les municipalités et les régions


La réponse à la pandémie de COVID-19 a démontré clairement que les gouvernements locaux et régionaux jouent un rôle crucial dans la mise en œuvre et le suivi des mesures nécessaires pour faire face à la crise. Avec des sources de revenus en forte baisse et des dépenses en forte augmentation, les municipalités et les régions doivent être spécifiquement prises en compte dans le plan de relance proposé par l’Union européenne.

Plus que jamais, l’UE a besoin d’un budget solide, à la fois pour la reprise immédiate et pour investir dans les générations futures. Cela a été exprimé clairement par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et soutenu par la proposition conjointe du président français Emmanuel Macron et de la chancelière allemande Angela Merkel de fournir un fonds de relance de 500 milliards d’euros pour moderniser l’économie européenne.

Les institutions européennes et les gouvernements nationaux doivent impliquer de près les municipalités, les régions et leurs associations représentatives dans la mise en œuvre du fonds de relance. Comme le souligne l’OCDE dans son étude récente sur l’impact territorial de la COVID-19, des mécanismes de coordination et des responsabilités partagées à tous les niveaux de gouvernement sont essentiels pour garantir une réponse cohérente et efficace.

En outre, le fonds de relance sera lié aux recommandations de la Commission adressées aux États membres dans le cadre du Semestre européen. Étant donné que 60 % de ces recommandations ont un impact local ou régional, il est indispensable de prendre en compte le rôle des gouvernements locaux et régionaux dans la reprise. Cela est d’autant plus nécessaire que le fonds vise à soutenir les régions et les secteurs les plus touchés.

Soutenir des investissements tournés vers l’avenir et des territoires résilients

Le CCRE soutient pleinement l’utilisation du nouveau Cadre financier pluriannuel (CFP) de l’UE pour encourager des investissements tournés vers l’avenir, respectant les ambitions climatiques de l’Europe et favorisant des sociétés résilientes, notamment à travers le Pacte vert et la Stratégie numérique.

« Les États membres ont ici une opportunité unique d’agir pour atténuer et lutter contre le changement climatique », a déclaré Ronan Dantec, sénateur français et porte-parole du CCRE pour le climat. « Les investissements immédiats et à long terme de l’UE doivent être à l’épreuve du climat, en particulier dans les domaines de la mobilité, de la construction et de l’énergie. »

Les fonds de cohésion sont plus cruciaux que jamais pour permettre aux villes et régions d’Europe de planifier et d’investir à long terme de manière durable, et ainsi devenir plus résilientes. C’est pourquoi la politique de cohésion devrait continuer à représenter au moins un tiers du budget de l’UE.

« L’Europe doit maintenant penser à la situation post-crise et aux besoins à long terme », a déclaré Ilaria Bugetti, conseillère de la région Toscane et porte-parole du CCRE pour le développement territorial. « Nous devons soutenir les économies locales et les citoyens touchés par les confinements, repenser l’aménagement territorial et réinventer les espaces urbains pour les rendre plus résilients ; nous devons investir dans l’innovation et l’éducation pour rendre nos sociétés durables et adaptées à un avenir sans carbone. C’est un effort considérable auquel les fonds de cohésion doivent contribuer de manière significative. »

La coopération décentralisée contribuera aux engagements internationaux de l’UE

Les municipalités et les régions sont également bien placées pour contribuer aux politiques de développement international de l’UE, si elles disposent des outils adéquats, notamment le nouvel Instrument de voisinage, de coopération au développement et de coopération internationale (NDICI). « Les actions des gouvernements locaux et régionaux avec des pays partenaires pour limiter la propagation de la COVID-19 montrent une fois de plus leur rôle central au-delà de nos frontières », a déclaré Tine Soens, conseillère municipale de Courtrai (Belgique) et porte-parole de PLATFORMA pour la coopération internationale. « En finançant la coopération décentralisée entre villes et régions, le budget à long terme de l’UE peut favoriser une reprise rapide et des sociétés résilientes dans le monde entier. »

Le futur budget de l’UE doit être adopté dès que possible et idéalement avant la fin de l’année. Tout retard supplémentaire mettrait en péril la sécurité de nombreux projets européens planifiés et aurait un impact négatif sur les municipalités, les régions, les PME, les travailleurs et une population déjà vulnérable.