Comment soutenir l’Ukraine, la Moldavie et la Géorgie sur leur chemin vers l’Union européenne ?
Dans le contexte de la guerre d’agression menée par la Russie, les peuples d’Ukraine, de Moldavie et de Géorgie sont plus déterminés que jamais à rejoindre l’Union européenne. Mais comment ce « Trio associé » – et en particulier leurs gouvernements locaux – peut-il être accompagné dans la mise en œuvre des réformes parfois difficiles nécessaires pour devenir membres à part entière de l’UE ?
Des responsables locaux de toute l’Europe se sont réunis lundi 26 septembre lors de la retraite annuelle du CCRE pour discuter des défis et des perspectives du Trio sur la voie de l’adhésion à l’Union européenne.
Se battre pour la liberté et pour l’Europe
En 2014, l’UE a signé des accords d’association bilatéraux avec l’Ukraine, la Géorgie et la Moldavie. Ces accords ont jeté les bases de leur association politique et de leur intégration économique avec l’UE, et visent à promouvoir la démocratie, l’état de droit, les droits humains, la bonne gouvernance et le développement économique.
La détermination de ces nations à vivre le rêve européen ne fait aucun doute. En Ukraine, cela est devenu une question de vie ou de mort.
« Le statut de candidat à l’UE est très important pour nous tous », a déclaré Nataliya Lazarenko, responsable de la coopération internationale de l’Association des villes ukrainiennes (AUC). « Des gens meurent pour les valeurs européennes. »
Même si ces réformes doivent être menées en grande partie par les gouvernements nationaux, l’AUC plaide aussi pour des réformes garantissant une démocratie locale forte, conformément à la Charte européenne de l’autonomie locale.
Mme Lazarenko a souligné l’importance pour les collectivités ukrainiennes d’apprendre des réussites mais aussi des erreurs des pays membres durant leur intégration européenne.
Aider les collectivités locales à tirer le meilleur parti de l’UE
En juillet dernier, le CCRE a adopté une Déclaration officielle soutenant une approche holistique du Trio pour l’adhésion de l’Ukraine, de la Moldavie et de la Géorgie.
Concrètement, les collectivités européennes continueront de soutenir leurs homologues via des échanges entre pairs, des visites d’étude et des formations, afin de les aider à acquérir les compétences et les connaissances nécessaires pour réaliser les réformes, se mettre en conformité avec le droit européen et tirer parti des fonds européens.
Magda Kostava, membre du conseil municipal de Koutaïssi (Géorgie), s’est réjouie des opportunités offertes par ces échanges :
« Nous savons que nous avons beaucoup de travail à faire pour être candidats, et nous sommes prêts. Nous voyons notre avenir en Europe. Le CCRE est une grande opportunité et une plateforme pour nous aider à accomplir ce travail nécessaire. »
Alexandru Osadci, coordinateur des relations internationales au Congrès des autorités locales de Moldavie (CALM), a souligné que le rythme des réformes dans les pays candidats a ralenti en raison des crises constantes et de la baisse des financements extérieurs :
« Nous devons faire bien plus que de l’urgence. Nous devons nous adapter à l’acquis communautaire, mettre en œuvre les politiques de l’UE. Les réformes nécessaires sont la priorité en Moldavie. »
Même si les gouvernements locaux moldaves sont fermement engagés dans l’intégration européenne, le gouvernement national change fréquemment de composition et d’orientation politique, ce qui freine la volonté de réformer l’administration, la justice et les institutions de lutte contre la corruption. En outre, les réformes exigées pour l’adhésion sont coûteuses et nécessitent un soutien extérieur.
Dusica Perisic, directrice exécutive de l’Association des collectivités locales de Macédoine du Nord (ZELS), a rappelé que le statut de candidat à l’UE a facilité la coopération transfrontalière avec les municipalités des pays voisins.
Elle a aussi averti que l’hiver à venir serait difficile, avec une baisse des financements et des ressources énergétiques.
Annika Vaikla, conseillère municipale à Viimsi (Estonie), a expliqué que la sortie de l’Union soviétique a permis à son pays d’embrasser la démocratie locale et de lutter contre la corruption.
« Même les élus des petits villages participent désormais activement à la vie municipale, et la lutte contre la corruption signifie que l’administration locale est réellement au service des citoyens. »
Elle a ajouté que les municipalités estoniennes sont prêtes à partager leurs expériences et bonnes pratiques pour aider les pays candidats à se préparer à l’adhésion à l’UE :
« Nous sommes ravis de vous aider et de vous soutenir pour que vous puissiez nous rejoindre. »
Enfin, des représentants du Service de recherche du Parlement européen (EPRS) ont présenté leur étude sur les perspectives d’adhésion de l’Ukraine, de la Géorgie et de la Moldavie à l’UE.
Conclusion principale de la session :
Même si chaque pays suivra un parcours différent, les efforts des gouvernements locaux et régionaux iront très largement dans la même direction.

Conseillère – Partenariat oriental et dialogues géographiques