Le CCRE rencontre les villes du Bade-Wurtemberg
Le Conseil des Communes et Régions d’Europe (CCRE) a rencontré cette semaine le groupe de travail des coordinateurs européens de l’Association des villes du Bade-Wurtemberg afin d’échanger sur l’évolution du contexte européen et national en matière de migration et d’intégration. Cette rencontre intervient alors que les États membres de l’UE commencent à mettre en œuvre des éléments clés du Pacte sur la migration et l’asile, soulevant des questions sur la manière dont les gouvernements locaux et régionaux (GLR) seront associés à la définition du cadre européen de gouvernance migratoire.
Cette discussion s’inscrit dans la continuité du travail du CCRE sur les politiques migratoires et d’intégration, dans le cadre d’un engagement constant à soutenir les GLR autour de priorités clés : le Pacte européen sur la migration et l’asile, la directive sur la protection temporaire (DPT), le prochain cadre financier pluriannuel (CFP), le logement et l’inclusion sur le marché du travail.
Lors de la réunion, Annelies Coessens, chargée de mission au CCRE pour l’égalité, la diversité et la migration, a présenté les principaux défis qui façonnent actuellement la politique migratoire de l’UE. Bien que la migration demeure une priorité politique centrale — comme l’a réaffirmé la Présidente Ursula von der Leyen dans son discours sur l’état de l’Union 2025 — la mise en œuvre du Pacte sur la migration et l’asile manque encore de participation des GLR. Ce manque de coordination, conjugué à des récits nationaux axés sur la sécurité, freine le développement d’approches durables et communautaires en matière de migration.
Les participants ont partagé des perspectives issues de la réalité locale au Bade-Wurtemberg, notamment les défis rencontrés dans l’intégration des réfugiés ukrainiens — comme les barrières linguistiques, la pénurie de places en crèche et l’accès limité à l’emploi. Ces difficultés touchent particulièrement les femmes, notamment les mères célibataires, dont l’accès restreint à la garde d’enfants et aux opportunités professionnelles retarde significativement l’intégration et l’autonomie économique. Ces exemples illustrent le décalage entre les politiques européennes et la réalité locale, ainsi que la nécessité de renforcer les mécanismes de soutien pour les municipalités qui travaillent directement avec les nouveaux arrivants.
En regardant vers l’avenir, la discussion s’est tournée vers les prochaines négociations du budget de l’UE (2028–2034), où les fonds liés à la migration — notamment le FAMI et le FSE+ — devraient être intégrés dans les Plans nationaux et régionaux de partenariat (PNRP). Le CCRE a souligné que les GLR doivent être pleinement impliqués dans l’élaboration de ces plans afin de garantir que les ressources européennes répondent aux besoins réels sur le terrain.
Le CCRE a également présenté plusieurs initiatives en cours soutenant l’action locale, notamment le projet Bridges of Trust, qui relie les municipalités européennes et ukrainiennes, ainsi que de nouveaux jumelages favorisant les échanges de bonnes pratiques sur la migration et l’intégration. Le nouveau groupe de travail du CCRE sur le logement a également été présenté comme un espace clé de collaboration.
Cette rencontre a mis en lumière l’engagement commun du CCRE et de ses membres à faire en sorte que la politique migratoire fonctionne avec et pour les collectivités locales, afin que ceux qui sont au plus près des citoyens soient pleinement associés à la construction de la réponse européenne.

Chargée de mission Genre, Diversité et Migration