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Président Juncker, donnez aux territoires le souffle dont l’Europe a besoin ! Le 12 septembre prochain, le Président Juncker, fera probablement son dernier discours sur l’Etat de l’Union européenne. Chacun gardera à l’esprit les mots qu’il avait prononcé quatre ans plus tôt lors du vote d'investiture de la Commission qu’il avait présenté comme celle « de la dernière chance ».
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rnMalheureusement, force est de constater que l’espoir suscité alors a été mis à mal par les nombreuses crises que nous avons dû affronter. La faute n’en revient pas au seul président de la Commission et à ses commissaires, mais à l’ensemble des dirigeants européens, peinant à trouver des réponses communes aux enjeux multiples que la situation d’un monde troublé appelle.
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Alors que les Etats débattent, les collectivités territoriales agissent
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rnLa crise des réfugiés illustre à elle seule la difficulté des Etats européens à construire des solutions partagées. Le spectacle indigne de ces bateaux en attente d’accostage restera comme un symbole de cette situation qui divise les pays membres.
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rnPourtant, des municipalités s’organisent pour subvenir aux besoins des réfugiés avec le soutien des associations locales et de la population, montrant ainsi qu’il est possible d’assurer un accueil digne à ceux qui ont fui, au péril de leur vie, les zones de guerre et la terreur.
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rnEn août, la Grèce sortait de son plan d’aide. Néanmoins, l’odyssée qu’elle a traversée laisse ses citoyens dans une situation sociale et politique insupportable pour beaucoup d’entre eux.
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rnIci aussi, le soutien des collectivités territoriales est déterminant pour éviter le chaos et la désagrégation sociale. Il est bon de rappeler que les municipalités grecques sont parmi les moins endettées d’Europe d’après une étude du CCRE.
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rnAlors que leurs compétences sont très limitées, les maires Grecs font face aux épreuves avec dignité, sans moyens et à titre quasi bénévole.
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rnLe défi climatique s’est manifesté cet été avec une violence nouvelle à travers des feux de forêt, les chaleurs extrêmes ou les inondations, alors que les émissions de gaz à effet de serre continuent de croître. Il semble désormais impossible que nous puissions atteindre les objectifs fixés pour 2020.
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rnPourtant là encore, les villes et les régions montrent l’exemple en limitant la circulation, en mobilisant les ressources nécessaires à la rénovation énergétique des bâtiments publics ou en s’engageant par milliers dans la Convention des Maires pour le climat et l’énergie. Pour gagner la bataille du climat, il n’y a pas de recette magique, nous devons tout simplement agir ensemble. 
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rnEt que dire de cette période de vide politique avec un retour des « ismes » dans trop de pays européens : populisme, nationalisme, extrémisme, voire même néo-fascisme assumé par certains.
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rnL’espoir qu’avait suscité l’arrivée de cette Commission risque de se transformer en cauchemar si l’ensemble de ces courants intolérants deviennent majoritaires au Parlement européen en mai prochain.
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rnFace à cela, que doit faire le Président Juncker pour répondre à son défi de remettre l’Europe en marche vers un futur positif pour ses citoyens ?
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Et si l’espoir venait des territoires !
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rnIl faut rappeler que les communes et les régions d’Europe ont toujours été à l’avant-garde de la construction européenne. Dès le lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, les communes ont contribué au rapprochement des peuples.
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rnElles l’ont fait par les jumelages d’abord, puis par des programmes de coopération, avec le soutien financier de l’Union européenne grâce, entre autres, à la politique régionale. Amputer la politique de cohésion de 7 %, tel que le préconise la Commission, est un mauvais signal adressé aux communes et régions.
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rnAujourd’hui, comme hier, les élus locaux et régionaux sont prêts à se mobiliser avec ceux qui croient aux valeurs inscrites dans le projet européen pour soutenir une politique européenne ambitieuse, empreinte de solidarité, tournée vers l’avenir et soucieuse de trouver des solutions pour des problèmes qui touchent les gens dans leur vie de tous les jours.
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rnAu cours de son mandat, le rôle des communes et des régions a été reconnu à travers différentes initiatives : l’agenda urbain et la taskforce sur la subsidiarité qui demande une meilleure collaboration avec les collectivités dans l’élaboration de la législation européenne.
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rnLe Parlement européen a également demandé une implication plus importante des collectivités et de leurs associations représentatives dans le processus décisionnel européen.
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rnCette reconnaissance doit maintenant prendre corps dans le futur cadre financier européen et dans la future stratégie de l’Union. La Commission a fait ses propositions, nous espérons que le Parlement et le Conseil entendront notre appel à plus de soutien pour le développement territorial, pour la lutte contre le changement climatique et la mise place des Objectifs mondiaux des Nations Unies.
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rnLe mandat du Président Juncker n’est pas encore terminé. Nous avons encore quelques mois devant nous pour ouvrir la voie à une redéfinition des rôles dans la gouvernance européenne et assurer que l’UE ne soit pas le seul attribut des gouvernements centraux.
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rnCelle-ci doit associer, comme les traités l’y invitent, plus étroitement les représentants des communes et des régions. Ils sont, par nature, pragmatiques et loin de l’idéologie dominante du repli sur soi. Ils mènent des politiques au service des citoyens et jouissent pour cela d’une popularité plus forte que les autres élus.
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rnNous regrettons à ce titre que le Président Juncker n’ait pas cru bon de s’adresser à l’ensemble des maires et des élus locaux et régionaux malgré plusieurs sollicitations. Et nous craignons que son discours, le 12 septembre, ne suffise pas à donner le souffle puissant dont l'Europe a besoin pour se réinventer.
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rnMais il n’est pas trop tard. Puisque cette année sera aussi celle du renouvellement, pourquoi ne pas organiser une grande conférence sous l’égide de la Commission et de son président pour célébrer l’engagement des élus locaux et régionaux et continuer à les mobiliser pour inventer l’Europe du futur.

Frédéric Vallier, Secrétaire général du Conseil des Communes et Régions d'Europe (CCRE).