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Vers une reprise verte : Perspectives pour la mobilité urbaineLes diverses mesures de confinement prises dans le monde prouvent que nos sociétés sont capables de changements rapides et radicaux afin de protéger la santé publique. Cependant, le coût économique est considérable et tous les gouvernements sont désormais confrontés au défi de créer « la nouvelle normalité » : comment nos sociétés peuvent-elles fonctionner correctement tout en réduisant les risques liés au COVID-19 ?

rnLe confinement a été efficace pour « aplatir la courbe » des nouvelles infections. De plus, ses effets secondaires sur l'environnement ont été remarquables, avec une forte baisse de la pollution atmosphérique urbaine, des émissions de carbone et d'oxyde nitreux toxique dans nos villes.

rnUne forte reprise est cependant nécessaire pour sauver les entreprises, les finances publiques et des millions d'emplois. Cela pose certains risques environnementaux. Par exemple, comme les mesures de distanciation sociale seront encore la norme pendant un certain temps, une augmentation massive de l'utilisation de la voiture individuelle est à craindre.

rnDe plus, certains gouvernements nationaux et groupes commerciaux ont déjà tenter de faire pression pour reporter de nouvelles mesures environnementales qui font partie du Pacte vert de la Commission européenne, lequel vise à atteindre la neutralité carbone d'ici 2050.

rnEn revanche, de nombreux maires demandent à l'UE de transformer la crise actuelle en une opportunité, afin d'accélérer la transition énergétique. Cités et Gouvernements Locaux Unis (CGLU) a publié un décalogue appelant à « un pacte vert mondial » garantissant que « les mesures de relance de l'économie ne remettent pas en cause les préoccupations environnementales légitimes ».

rnLes députés européens sont également désireux de veiller à ce qu'il y ait une reprise verte après le confinement, sans dépendance excessive à l’égard des voitures ou des industries non durables. Le mois dernier, le Parlement européen a appelé à « un plan de relance et de reconstruction ambitieux » qui à la fois respecte le Pacte vert et exploite pleinement les opportunités de la numérisation.

Les villes agissent pour une mobilité sûre et durable

rnIl ne fait aucun doute que la mobilité urbaine durable jouera un rôle clé dans toute relance verte. La marche, le vélo et les transports publics sont non seulement respectueux de l'environnement, mais aussi très abordables pour les citoyens en proie à des difficultés financières en raison de la récession.

rnPendant la crise, les villes ont agi rapidement pour adapter leurs systèmes de transport à cette situation d'urgence. Cependant, leurs actions ont été assez variées, tant à l'intérieur des pays européens qu'entre eux, certains suspendant les transports publics et d'autres adoptant une approche plus souple, notamment en Suède.

rnEn général, le transport routier et ferroviaire a connu une forte baisse, avec l'utilisation continue des vélos et de nouvelles règles pour les transports publics. Cependant, de nombreuses villes prennent déjà des mesures prospectives pour transformer la mobilité dans l'ère post-COVID, notamment en promouvant la marche, le vélo et le télétravail.
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rnÀ Milan, 35 kilomètres de voirie publique sont en cours de transformation pour faire place à de meilleures voies piétonnes et pistes cyclables. Manchester se tourne vers une piétonisation partielle de son centre-ville, tandis que des arrondissements de Londres élargiront les trottoirs et fermeront certaines routes à la circulation.

rnMême avant la crise, Paris s'était orientée vers le projet particulièrement ambitieux de devenir une « ville du quart d’heure ». L'objectif est que tous les habitants puissent trouver tout ce dont ils ont besoin pour une vie heureuse et épanouie à 15 minutes de leur lieu de résidence. Cette évolution vers la localisation des services publics et privés est devenue d'autant plus pressante à l'ère du COVID.

rnLes municipalités prennent également des mesures sur le plan social et économique. La ville de Gand a mis en place une « taskforce de relance » pour développer des mesures à court et à long terme ciblant les plus vulnérables, dont la mobilisation de 25 millions d'euros à ce jour.

Rétablir la confiance dans les transports publics

rnL’utilisation des transports publics comporte des risques particuliers lors d'une pandémie. Cependant, il ne fait aucun doute que des millions de citoyens continueront de compter sur les bus et les trains pour se déplacer. La question est de savoir comment cela peut se faire en toute sécurité et en toute confiance.

rnLes décideurs politiques peuvent faire beaucoup de choses pour restaurer la confiance dans les transports publics. Il doit y avoir une coordination entre les niveaux de gouvernement, afin de s'assurer que tout le monde sache clairement quels sont les rôles et les responsabilités de chacun.

rnLes opérateurs de transports publics doivent être soutenus économiquement face à la perte de fréquentation pendant la crise. Ceci est particulièrement important étant donné leur rôle crucial dans la fourniture de transport au personnel de santé et autres travailleurs essentiels.

rnPar exemple, en Espagne, notre association membre FEMP a appelé le gouvernement national à créer un fonds de transport pour fournir 1 milliard d'euros afin de soutenir la mobilité innovante et d'atténuer les pertes financières dues à la crise.

rnLes services de transport devraient être progressivement rétablis, accompagnés de normes d'hygiène strictes, y compris dans la mesure du possible l'utilisation de masques et le paiement électronique. Enfin, nous devons investir davantage dans des solutions de mobilité durable, comme les bus électriques, afin de réduire les émissions.