L’Europe a besoin de plus de candidates en lice pour les électionsAu fil des élections, la vie politique a peu changé de visage. Les femmes sont fortement sous-représentées en politique, et ce à tous les niveaux… Alors que nous célébrons la Journée internationale des droits de la femme, proposons quelques pistes pour ne plus à avoir à écrire ces lignes.
rnLes faits sont édifiants. Malgré l’adoption de lois sur la parité dans certains pays, seuls trois États membres de l’UE ont actuellement une femme à la tête de leur gouvernement, et un tiers des membres du Parlement européen sont des femmes.
rnAu sein des assemblées communales et locales, au cours des dix dernières années, la proportion de femmes élues est passée de 27% à 30%. En tant qu'élu, je dois le dire : l'Europe mérite mieux. Ce déficit de représentation ne peut plus durer.
rnSi les femmes constituent la majorité de la population, elles sont une minorité parmi les élus. Ce triste constat est clairement établi dans une étude menée par le Conseil des communes et régions d'Europe (CCRE), qui fournit un aperçu troublant de la représentation des femmes en politique, au niveau local, régional, national et européen.
rnNous nous trouvons dans une situation profondément inégalitaire. Peut-être était-ce déjà une évidence à vos yeux avant la publication de l’étude. Mais maintenant que nous disposons de ces données, noir sur blanc, personne ne peut contester les faits. En particulier, les partis politiques européens ne peuvent pas nier la réalité de cette inégalité.
rnC’est pourquoi, au nom des élus locaux et régionaux européens et de leurs associations représentatives, nous avons lancé la campagne #Power2Her pour l’égalité femmes – hommes en politique. Aussi, en amont des élections européennes en mai, j’appelle les partis politiques à présenter des candidates, des femmes, et à les soutenir !
rnDans de nombreuses villes et régions telles que l’Ombrie, Paris, Bucarest ou Sofia, avoir une femme au pouvoir est une réalité. De fait, pas moins de 8 capitales européennes sont dirigées par des femmes. Il est grand temps que cette réalité soit effective partout en Europe.
rnPourquoi nous soucions-nous de la représentation des femmes ? Parce que l’égalité est un droit fondamental. Parce que nous nous soucions de la démocratie. Parce que nous nous soucions de la juste distribution du pouvoir.
rnEt parce qu’en Europe, nous avons la conviction que les petites filles ont tout autant le droit que les petits garçons de rêver de devenir présidente, premier ministre ou maire. Notre société ne peut se limiter à des modèles masculins.
rnMais nous ne pouvons pas nous contenter de prendre nos désirs pour des réalités. Selon le rapport du Forum économique mondial de 2018, les écarts les plus importants entre les sexes concernent l'autonomisation politique et économique. Au rythme actuel, il faudrait 107 et 202 ans pour combler ces écarts. Tout comme le disent les Objectifs de développement durable des Nations unies, nous devons agir.
rnL'histoire a montré que trop peu de choses changeront si les lois ne changent pas. Dans les pays où des lois sur l'égalité ont été établies, les choses ont changé à un rythme rapide. Prenons la France, par exemple. Depuis 2013, la loi prévoit une alternance entre les candidats et candidates sur les listes des partis, connue sous le nom de système « fermeture éclair », de sorte que les femmes ne se retrouvent pas toutes en bas des listes.
rnLe résultat est frappant : comme nous l'enseigne l'étude du CCRE, lors des élections départementales de 2008, seulement 13% des élus étaient des femmes. En 2018, la proportion de femmes est passée à 50% !
rnMais nous pouvons tous agir à notre façon. Au CCRE, des règles similaires s'appliquent à notre principal organe décisionnel, ce qui nous permet d'atteindre une représentation égale.
rnEn tant qu’élu, je crois que les sociétés sont mieux gérées lorsque les femmes et les hommes travaillent ensemble pour trouver des solutions pour leurs électeurs. Tous deux méritent de réels droits égaux, comme le stipule la Déclaration universelle des droits humains.
rnPour les prochaines élections, les partis auront la possibilité de modifier ou de maintenir la structure politique actuelle. Changeons le paradigme du pouvoir. Pour le bien de la démocratie : L’Europe a besoin de plus de candidates en lice pour les élections !
Stefano Bonaccini, Président de la région Emilie Romagne et du Conseil des Communes et Régions d’Europe (CCRE).
Climate, Sustainable Finance Officer