Le CCRE rencontre M. Lewandowski, le commissaire au budget
Le Conseil des Communes et Régions d'Europe (CCRE) a discuté avec le commissaire européen au budget, Janusz Lewandowski, à la veille de la présentation de la proposition de la Commission européenne.pour le budget européen 2012, prévue pour le 20 avril 2011.
1. Le CCRE a proposé l'adoption d'une gouvernance en partenariat qui refléterait le principe de gouvernance à multi-niveaux établi par le traité de Lisbonne. Cette approche suppose l'implication de tous les niveaux de gouvernements et tous les acteurs concernés dans le processus européen de prise de décision, qu'il s'agisse de la société civile, du secteur privé ou des universités. Comment cette approche peut-elle influencer la définition des futures politiques budgétaires européennes ?
Le meilleur message à communiquer aujourd'hui est que nous défendons une politique de cohésion à multi-niveaux impliquant les collectivités territoriales et la société civile dans toute la mesure du possible. En effet, les institutions européennes ont besoin d'un partenaire pour gérer les contrats de développement et l'allocation de fonds aux Etats membres de l'UE afin de s'assurer que la « conditionnalité », nécessaire en certain cas, ne soit pas négociée sans les pouvoirs locaux et régionaux.
Actuellement, je ne sais pas comment cette gouvernance à multi-niveaux va être concrètement mise en œuvre, mais je pense que nous envoyons un message positif lorsque nous nous engageons en faveur d'une gouvernance à multi-niveaux, qui était en grand danger en raison de la menace de recentralisation qui pesait sur la politique de cohésion.
Je suis convaincu que, grâce à leurs capacités, leur créativité et leur expérience, les pouvoirs locaux et régionaux, tout comme les ONG, trouveront leur place au sein de la politique de cohésion. Il sera difficile de développer un schéma uniforme et unique pour l'Europe car elle est composée d'Etats fédéraux, d'Etats centralisés, de petits et de grands Etats. Le schéma sera ainsi très différencié, mais je ne vois pas d'inconvénient à la différenciation.
2. Quelles sont les priorités du prochain budget européen qui porteront sur les autorités locales et régionales, et comment ces autorités pourront-elles dépenser le budget européen d'une manière plus efficace ?
L'année 2012 doit se concentrer sur la croissance et l'emploi, surtout l'emploi des jeunes, dont le niveau de chômage a atteint un niveau inquiétant en Europe. Heureusement, la distribution de fonds européens correspond à des d'investissements alors que les budgets nationaux portent actuellement davantage sur les transferts sociaux et la protection sociale.
Grâce au budget européen orienté vers les investissements, nous espérons combler le gouffre actuel, creusé par le resserrement du crédit et l'incapacité des systèmes bancaires nationaux de financer des projets d'investissements et des projets sur le long terme. Les fonds structurels européens et les instruments financiers innovants permettront notamment de combler ce gouffre.
3. Qu'en est-il de la future politique de cohésion ?
De nos jours, la politique agricole est intellectuellement démodée mais est vigoureusement défendue d'un point de vue politique. Ceci n'est pas le cas de la politique de cohésion. Dès lors, nous devons mobiliser les communes et régions d'Europe et non seulement les gouvernements nationaux en faveur de la politique de cohésion, qui est une politique européenne par excellence.
Je suis donc persuadé que la proposition sur le droit de l'initiative de la Commission européenne qui sortira le 29 juin 2011 contribuera à renforcer encore la politique de cohésion. Des négociations inter-gouvernementales s'ensuivront et je suis convaincu que les collectivités territoriales ont intérêt à faire entendre leurs voix au cours de cette phase.
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Climate, Sustainable Finance Officer