De nouveaux concepts dans les transports urbains : « pas pour demain » (atelier NICHES)
"Le déploiement de concepts novateurs dans le domaine des transports publics a encore un long chemin à parcourir. Il ne se limite pas à l'introduction de nouveaux systèmes de transport, mais nécessite aussi l'abandon des anciens". C'est une des conclusions de l'atelier à mi-parcours du projet NICHES (Concepts nouveaux et innovateurs pour renforcer la durabilité du transport européen), organisé à Stockholm, les 1 et 2 décembre 2005.
Une cinquantaine de personnes ont participé à l'atelier, où les résultats de l'étude de « transférabilité » du projet ont été présentés et validés.
Opportunités et obstacles
Des concepts novateurs ont été présentés dans quatre domaines, ainsi que les facteurs de réussite et les obstacles auxquels ils sont confrontés :
Nouveaux services de mobilité « sans couture » offrant un service porte-à-porte sans inter changements perceptibles. Certains services tels le co-voiturage se sont perfectionnés grâce au développement de l'Internet. Les services de vélos publics ou d'appel-au-bus peuvent s'avérer utiles comme complément aux transports publics traditionnels. Ces concepts sont des solutions mûres et transférables servant un bien commun, mais politiquement, ils ne sont pas perçus comme des transports publics. En conséquence, ils ne peuvent compter sur des fonds publics. En outre, leur mise en oeuvre est limitée par une législation plutôt rigide.
Les approches innovatrices dans la logistique urbaine peuvent réduire les embouteillages, le bruit et la pollution. Les services de livraison peuvent être améliorés par des lignes à multi usage, adaptables selon les heures du jour et de la nuit. La généralisation de ces concepts dépend de l'espace et des ressources disponibles. Mais les livraisons de nuit dépendent de l'acceptation de niveaux de bruits ; elles ont aussi un impact sur les horaires de travail du personnel.
De nouveaux véhicules non polluants et économisant l'énergie ont été développés mais pour qu'il y ait une clientèle pour ses véhicules, des postes de ravitaillement doivent être disponibles. Ici, c'est aux autorités publiques de donner l'exemple et d'acquérir des véhicules qui foncionnent au gaz biologique, à l'éthanol ou même – si nécessaire – à l'essence. Via une acquisition conjointe on peut réduire les prix. Ces innovations diminueront la pollution de l'air et la dépendance en ressources pétrolières.
Des stratégies novatrices pour la gestion de la demande visent à améliorer la mobilité en changeant le comportement des citoyens et des entreprises. L'introduction de taxes locales comme le péage urbain en sont un exemple. Pour que ces initiatives soient viables, il faut pourvoir des alternatives à l'utilisation de la voiture via une expansion du réseau de transports publics ; il faut aussi organiser des campagnes d'information pour sensibiliser le public aux problèmes de la mobilité. La généralisation de ces initiatives dépendra du cadre juridique et de l'appui des autorités et du secteur, y compris en termes de financement.
Les obstacles à l'innovation des transports urbains
Les participants ont aussi débattu de l'importance d'avoir une vision politique et le soutien du public pour la réalisation de ces concepts novateurs. Une des conclusions était qu'il existe des obstacles inhérents aux différents concepts, tels leur viabilité et leur rapport coûts/bénéfices, mais qu'il n'y a pas de barrière technologique aux concepts avancés par NICHES. Le principal problème est d'obtenir l'accord de la classe politique et d'améliorer la coopération interinstitutionnelle.
rn
Climate, Sustainable Finance Officer