Assurer la collecte des déchets en toute sécurité à l’ère du COVID-19À travers toute l’Europe aujourd’hui les collectivités territoriales doivent assurer la collecte des déchets ménagers tout en limitant les risques d’infection par le COVID-19. Afin de les soutenir dans cette tâche délicate, le CCRE a organisé une réunion virtuelle le 2 avril avec ses membres pour discuter de leurs expériences et des mesures prises pour assurer la continuité du service et la sécurité du personnel de propreté.
rnBien que la situation varie d'un pays à l'autre selon les conditions locales et la règlementation en vigueur, plusieurs tendances et enseignements communs peuvent être observés.
Une demande en hausse et une diminution du personnel
rnD’une part, il y a une pénurie du personnel dans plusieurs pays due à la maladie ou à la mise en quarantaine des éboueurs. D’autre part, on constate une hausse de la demande car le confinement provoque une augmentation importante des déchets ménagers, notamment alimentaires et organiques.
rnOn observe également une forte augmentation de déchets encombrants car beaucoup de riverains profitent du confinement pour vider leurs maisons. Ceci, avec la fermeture de centres de recyclage pour assurer la distanciation sociale, entraîne une hausse des dépôts sauvages.
rnDans certains pays, telles que l’Autriche et l’Estonie, des entreprises privées de gestion des déchets ont brutalement cessé leurs activités à cause du coronavirus et les collectivités ont dû rapidement trouver des solutions pour assurer la continuité du service.
rnLa chaîne du recyclage se trouve confrontée à des problèmes concernant certains types de déchets. Pour les textiles et les métaux, la collecte fonctionne comme d’habitude mais les magasins et les usines qui achètent ces matériaux sont actuellement fermés. Les fabricants de papier toilette et de mouchoirs craignent une pénurie de papier.
Les contre-mesures
rnDans la plupart des pays, des des groupes d’action spécifiques ont été établis afin de suivre la situation en temps réel et préparer des plans de circonstance. Les gouvernements nationaux donnent également des lignes directrices et des recommandations aux collectivités. Les services de propreté sont partout considérés comme une priorité pour la santé des citoyens.
rnPlusieurs mesures ont été prises pour réagir à l’augmentation des déchets et la réduction du personnel. Les collectivités collaborent parfois avec d’autres organismes publics ou des entreprises privées afin de maintenir la collecte. En Espagne par exemple, des unités de la protection civile et mêmes des unités militaires d’urgence ont été mobilisées. En Allemagne, les gestionnaires de déchets commerciaux, qui n’ont plus de clients étant donné la fermeture des magasins et des restaurants, viennent prêter main forte autorités locales.
rnDe nombreuses villes priorisent certaines filières de déchets. Les déchets alimentaires, organiques, résiduels et médicaux sont en général considérés comme prioritaires. La collecte d’autres filières, tels que les emballages ou le papier, peut être réduites si nécessaire.
rnEn Espagne, en Italie et en Allemagne, de nouvelles consignes ont été établies pour gérer les déchets provenant de personnes mises en quarantaine. Ces personnes ne doivent plus trier leurs déchets mais simplement tout mettre dans un seul sac. Le personnel collectant les déchets doit porter des masques et d’autres équipements de protection, bien qu’il soit souvent difficile de les leur fournir étant donné les pénuries actuelles. En Allemagne, le personnel sera bientôt testé pour prévenir la propagation du virus.
Prochaines étapes
rnLes membres du CCRE continueront de partager les expériences et les pratiques des collectivités faisant face à cette situation. Nous suivrons les évolutions et plus tard dans l’année entamerons une réflexion sur l’impact et les leçons à tirer de la crise du COVID-19 dans le domaine de la gestion des déchets.
Climate, Sustainable Finance Officer