Florilège des actions locales pour l’égalité femme-homme à l’ère du COVIDAlors que cette année très particulière marquée par une pandémie dévastatrice touche à sa fin, le Comité permanent pour l’égalité du CCRE s’est réunie pour échanger sur promouvoir l’égalité des sexes face au COVID-19 et à ses conséquences au niveau local. Les exemples, tirés de villes aux conditions variées dans cinq pays européens, ont montré à quel point il est important de s’attaquer à ces problèmes de manière opportune, collaborative et locale.
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rnL’impact de la crise est déjà évident en termes de sécurité des femmes et d’accès aux soins de santé. Les conséquences à long terme sont difficiles à prévoir, mais les premiers signes indiquent que les femmes sont souvent en première ligne en tant que travailleurs de la santé, enseignantes et travailleurs sociaux ou simplement en assumant une part disproportionnée des tâches ménagères non rémunérées ainsi que la de garde d’enfants.
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rnLorsqu’il s’agit de prendre des décisions importantes pendant ou après la pandémie de COVID-19, la thématiques liées au genre doivent rester au centre des préoccupations. « Il est essentiel que nous, champions de l’égalité locale, affirmions que lutter contre les inégalités entre les sexes ne représente pas un coût supplémentaire ou simplement une case à cocher », a déclaré Emil Broberg, conseiller régional d'Östergötland (Suède) et porte-parole du CCRE pour l’Égalité femme-homme. « C’est un élément essentiel pour une sortie de crise réussie et la mise en place de bases solides pour la société juste et égalitaire que nous envisageons. »
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Nouveaux défis, solutions innovantes
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rnLa Finlande est un pays connu pour son attachement à l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Sirpa Hertell, conseillère d'Espoo, une ville de près de 300 000 habitants située sur la côte sud de la Finlande, a décrit certaines des mesures prises par sa commune. Parmi elles figurent la distribution de déjeuners scolaires gratuits pour aider les parents à mieux gérer la vie de famille pendant le confinement.
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rnLa capitale Helsinki pour sa part dispose d’une ligne de soutien téléphonique permettant aux personnes âgées d’obtenir leurs courses et médicaments. Cette ligne recevait 500 appels par jour au plus fort de la crise printanière. Ces services ont non seulement soutenu les personnes âgées, mais ont également permis aux jeunes désœuvrés coincé dans la ville sans travail de devenir des livreurs. Y figurait parmi eux même des musiciens de l’Orchestre philharmonique d’Helsinki!
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rnBeaucoup de risques pour les jeunes femmes et filles ont été aggravés par la pandémie. Gabriele Wenner, chef du département des femmes de la ville de Francfort, a présenté leurs services de conseil et de soutien en ligne. Les problèmes les plus fréquemment soulevés par les femmes sont le harcèlement sexuel, les cauchemars, l’automutilation et la toxicomanie. Les services de conseil sont anonymes et disponibles en turc, arabe et français, ainsi qu’en allemand. Le site internet de la Maison des Filles de Francfort donne accès à ces services et propose un bouton « arrêt rapide » sur chaque page afin de fermer instantanément le site si nécessaire.
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rnFrancfort a également organisé des campagnes en ligne pour dénoncer les comportements inacceptables et renforcer les jeunes filles face au harcèlement de rue. Au cours du premier confinement, les services de la ville ont collaboré avec des jeunes filles pour créer une campagne contre les insultes et le harcèlement des femmes dans les rues désormais vides.
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La puissance des réseaux
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rnLes villes d’Europe centrale et orientale se mobilisent également. Marta Mazurek, conseillère municipale de Poznań, une ville de plus de 500 000 habitants du centre-ouest de la Pologne, a déclaré que sa commune a pris acte des expériences antérieures de la pandémie les autres pays. La ville a lancé un « Lieu sûr », une auberge collaborative permettant l’hébergement d’urgence des femmes victimes de violence domestique. Poznań a aussi créé un « Point Soins intimes » assurant des services gynécologiques 24 heures sur 24 avec consultation, ainsi que des services de soin, de contraception et de diagnostic.
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rnPoznań est également fière de son service de soutien téléphonique local pour les victimes de violence domestique. La ligne est ouverte au-delà des frontières de la ville, soutenant ainsi les habitants des petites villes et villages voisins, des endroits où les victimes sont plus susceptibles d’être découragées de demander de l’aide en raison de stigmatisation. De nombreuses personnes ont fait leur premier appel à la ligne de soutien pendant la crise.
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rnDes augmentations de violence domestique ont été signalées dans de nombreux pays pendant les périodes de confinement. Derrière les chiffres, il y a des noms et de vraies personnes. La semaine dernière, Sihame Haddioui, échevine pour l'Égalité de la commune bruxelloise de Schaerbeek, a pu exploiter la puissance de son réseau. Fatima, une survivante de violence domestique, et ses quatre enfants sont venus à Haddioui à la recherche d'un abri en ce froid hiver belge.
rnLa mission semblait impossible, car les services d’hébergement d’urgence de la ville sont débordés. Cependant, grâce à une approche collective, des personnes issues de différentes associations et de la société civile ont réussi à trouver une solution et Fatima et ses enfants sont désormais en sécurité et au chaud. Mais bien sûr, il y a beaucoup de « Fatima » dans les villes du monde entier. C’est le rôle des collectivités et de leurs réseaux de soutien leur venir au secours.
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Au-delà de la crise
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rnLes gouvernements locaux veulent s’appuyer sur leur expérience et leurs engagements passés pour assurer que la reprise post-COVID est véritablement inclusive et suffisamment financée. « La Charte européenne de l'égalité doit être notre guide », a déclaré Silvia Baraldi, conseillère municipale de Legnago (Italie) et coprésidente du Comité permanent du CCRE pour l’Égalité. « Cet outil développé par le CCRE et ses membres comprend les principes fondamentaux que nous devons suivre en tant que dirigeants locaux pour utiliser nos pouvoirs et nos partenariats pour gérer la crise et la reprise d'une manière sensible à l’égalité des sexes. »
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rnCertains pays intègrent déjà une analyse sexospécifique dans leur réponse à la crise et leur plan de relance. Les villes et les communes tirent les leçons de leurs diverses expériences afin de devenir plus résilientes et être mieux préparées pour les prochaines crises.
Climate, Sustainable Finance Officer