Les villes, créatrices de solutions face aux défis mondiaux : la tribune du secrétaire général du CCRECet article est une tribune du secrétaire général du CCRE, Frédéric Vallier. Elle a été publiée par Martin Ruelle dans LA TRIBUNE lors du sommet Cities for Life à Paris, du 21 au 22 novembre 2016.
rnChangement climatique, mondialisation ou réduction des inégalités : les principaux défis auxquels le monde est confronté ne pourront être affrontés sans l’engagement résolu des villes.
rnCe rôle prééminent des villes a été clairement affirmé par l’ONU dans le cadre des Objectifs de Développement Durable, mais également dans les accords de Paris sur le climat et le Nouvel Agenda Urbain (Habitat III).
rnLors du sommet Habitat III, la reconnaissance de l’action locale a été renforcée avec l’inclusion du concept du « Droit à la ville » dans la déclaration finale de l’ONU. Concrètement, il donne à chaque citoyen le droit de jouir des ressources et services de sa ville d’une manière juste, démocratique et durable.
rnIl s’agit d’un grand pas en avant, car c’est la première fois que l’ONU reconnait ainsi le rôle de nos villes. Cette reconnaissance doit se concrétiser via des politiques publiques nationales visant à soutenir les collectivités territoriales. Elle doit également s’accompagner d’un changement de la répartition de la richesse nationale. En Europe, les villes n’ont accès qu’à 15% des recettes fiscales publiques. Selon les négociateurs du Nouvel Agenda Urbain Mondial, ce chiffre devrait atteindre 20%.
rnLe corollaire de cette reconnaissance, c’est la décentralisation et le respect du principe de subsidiarité. Pour le Conseil des Communes et Régions d’Europe, il est évident qu’une société décentralisée stimule son développement démocratique, social et humain. A ce titre, observons comment la Suède ou l’Autriche sont organisées. Nous verrons que la décentralisation contribue au succès de ces pays.
rnSur le front de la lutte contre le changement climatique, les villes concentrent 80% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Depuis 10 ans, les maires européens sont engagés au sein d’une convention pour aller au-delà des engagements européens et nationaux. Aujourd’hui, ce mouvement s’intensifie au niveau mondial sous l’impulsion de la maire de Paris. Pour soutenir cette démarche, il faudrait donner aux villes l’accès aux Fonds vert pour le climat de l’ONU.
rnUn autre défi, c’est celui de l’arrivée en Europe d’un grand nombre de demandeurs d’asile. En 2015, les Etats européens se sont engagés à relocaliser 160 000 réfugiés. Aujourd’hui, près de 5 000 seulement l’ont été. Il revient aux États et aux institutions européennes de garantir les moyens nécessaires à leur accueil et intégration afin que les villes puissent garantir des services publics adaptés.
rnToutes ces questions, et bien d’autres encore, seront examinées à l’occasion d’une grande conférence européenne sur l’égalité, la diversité et l’inclusion que le CCRE organise à Bilbao en juin 2018. Nous espérons vous y voir nombreux.
rnLa ville pour tous est une ambition à laquelle chacun peut contribuer. Avec la reconnaissance du droit à la ville et du rôle des villes dans la contribution à la gouvernance mondiale, nous en avons le pouvoir et l’obligation. A nous, tous ensemble, de porter cette utopie vers le réel.
Frédéric Vallier
rnSecrétaire général du Conseil des Communes et Régions d’Europe
Climate, Sustainable Finance Officer