Il est encore temps d’obtenir une politique de cohésion qui réponde aux besoins des villes et des régionsCette tribune a été initialement publiée dans the Parliament Magazine, magazine européen qui couvre toute l'actualité du Parlement européen. Vous pouvez lire le magazine dans son intégralité ici.
rnNous entrons dans la phase finale des discussions sur l'avenir de la politique de cohésion. Les coupes budgétaires, les priorités d’investissement et la conditionnalité figurent parmi les principaux sujets qui guideront les négociations concernant la dépense de 373 milliards d’euros de fonds européens pour les 7 années à venir.
rnCe n'est certainement pas une décision facile : la politique de cohésion n'est pas uniquement une question d’argent et ne doit surtout pas servir de variable d'ajustement pour équilibrer le budget de l'UE. Elle est inscrite dans les traités et constitue l’ADN de l’Union européenne.
rnPar ailleurs, la politique de cohésion rend l'UE visible aux citoyens et peut réellement changer leurs vies en contribuant à réduire les inégalités existantes, mais aussi en utilisant les fonds pour répondre à des défis urgents, tels que le changement climatique, le chômage des jeunes ou la fracture numérique. Grâce à la cohésion, les villes et les régions peuvent obtenir des résultats tangibles sur toutes ces questions, qui ont un impact direct sur la vie de tous les citoyens.
rnPour cette raison, nous nous réjouissons que parmi les propositions de la Commission figurent la création d’un ensemble de règles permettant la combinaison de différents fonds européens et la simplification dans l’accès des collectivités à ces fonds. C’est ce que le Conseil des Communes et Régions d’Europe (CCRE) et ses associations membres réclament depuis longtemps.
rnNéanmoins, plusieurs propositions de la Commission pourraient menacer la nature même de la cohésion. Ces propositions devraient être réexaminées et nous avons encore du temps devant nous pour le faire avant les élections européennes de 2019.
rnTout d’abord, les coupes budgétaires, telles que proposées par la Commission, auront un impact sur les villes et les régions qui comptaient sur ces fonds pour atteindre des objectifs communs, tels que la transition énergétique et la mobilité.
rnEn outre, cela risquerait de donner aux citoyens l’impression que l’UE a perdu tout intérêt à soutenir leur vie au quotidien et le développement de leurs communes. Pour ces raisons, au CCRE, nous sommes fortement convaincus que les ressources budgétaires de la cohésion doivent être préservées.
rnDeuxièmement, les zones rurales représentent l’un des moteurs du développement régional. Ne l’oublions pas ! C’est pourquoi la proposition de la Commission d’allouer 6% du Fonds européen de développement régional au développement urbain durable est un bon pas en avant. Néanmoins, il faut garantir que les périphéries, les petites et moyennes entreprises, les villages et les zones rurales ne soient pas délaissées. De même, la future politique de cohésion devrait renforcer la coopération entre les zones urbaines et les zones rurales, afin de garantir que tous les territoires bénéficient de cette politique.
rnNous avons été surpris de constater que dans les propositions de la Commission, le vieillissement et le dépeuplement n’étaient pas pris en compte. La future politique de cohésion devrait répondre aux défis liés aux tendances démographiques.
rnEnfin, il est nécessaire d’avoir une formulation plus claire pour garantir que le partenariat entre les collectivités et les gouvernements centraux soit appliqué dans tous les règlements pertinents. Les villes et les régions d’Europe, ainsi que leurs associations représentatives, doivent jouer un rôle important dans la conception et la distribution des fonds européens.
rnNous avons encore un peu de temps devant nous pour repenser tous ces aspects et s’assurer que la politique de cohésion réponde aux besoins sur le terrain. Nous comptons sur le Parlement européen et le Conseil pour parvenir à un accord sur le prochain paquet cohésion avant les élections européennes de 2019, afin de garantir que le programme commence à la date prévue.
Stefano Bonaccini, président de la région Emilie Romagne et du Conseil des Communes et Régions d’Europe
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Climate, Sustainable Finance Officer