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Conférence du CCRE sur les communautés rurales (9.11.06): “il faut changer la politique et les perceptions!”

Les communautés rurales ne sont pas synonymes de déclin. Pour répondre toutefois à leurs besoins, un changement politique reflétant la diversité des réalités rurales est nécessaire. C'est l'une des conclusions de la conférence du Conseil des Communes et Régions d'Europe (CCRE) sur l'avenir des communautés rurales en Europe, qui s'est tenue à Bruxelles le 9 novembre 2006.
Quelque 130 participants de 21 pays se sont rencontrés, y compris des représentants de collectivités locales, de la Commission européenne, du Parlement européen, de l'Organisation pour la coopération au développement économique (OCDE).

Un des buts de la conférence était d'évaluer la situation actuelle des communautés rurales en Europe et identifier leurs perspectives d'avenir. La conférence s'est déroulée à une période cruciale, coïncidant avec la réforme des fonds structurels, l'avenir de la politique agricole commune (PAC), des évolutions dans le domaine des services publics, ainsi que la révision à venir du budget européen pour 2008/2009.

Les zones rurales doivent faire face à de nombreux défis et transformations – mais pas seulement en termes de désavantages – également en opportunités. Elles représentent 92% du territoire européen et 56% de la population en Europe. Elles produisent également 45% du PIB de l'UE et génèrent 53% des emplois.
 
Louis Le Pensec, président de l'association française du CCRE (AFCCRE), a déclaré que les communauté rurales sont trop souvent considérées exclusivement comme des zones agricoles: Du fait de l'éventail de leurs activités et leurs usages multiples, ces zones sont aussi modernes que leurs homologues urbains, elles sont les territoires de l'avenir. Les territoires ruraux sont au coeur de l'agenda de compétitivité de l'UE: si celle-ci ne renforce par le développement potentiel des communautés rurales de façon similaire aux centres métropolitains, l'UE court le risque de mettre à mal la cohésion de ses territoires.
 
Des propos repris en écho par Roland Schaefer, président de l'association allemande des villes et municipalités (DStGB): Nous ne sommes pas contre un soutien à l'agriculture, mais il faudrait que l'agriculture soit perçue comme un secteur parmi les autres de l'avenir des économies rurales. Cependant, les zones rurales ne doivent pas être perçues uniquement en termes économiques; leurs composantes du patrimoine, culturelles, naturelles, environnementales et énergétiques doivent être mieux prises en considération dans le cadre de l'agenda territorial européen.
 
Les nouvelles politiques communautaires devraient donc présenter ces territoires sous un angle plus positif. Elles doivent prendre en considération la diversité des communautés rurales qui requièrent des stratégies spécifiques et différentes. Il faut un changement de politique au profit d'une approche localisée et intégrée, un "nouveau paradigme culturel", comme demandé par Nicola Crosta de l'OCDE. Cette nouvelle approche ne doit pas se concentrer exclusivement sur l'agriculture, mais également sur l'économie rurale au sens le plus large. Elle doit encourager les partenariats verticaux et horizontaux, se focaliser sur les investissements plutôt que sur les subventions, et mettre l'accent sur les possibilités plutôt que sur les désavantages.
 
Michele Pasca-Raymondo, directeur général adjoint à la DG Politique régionale de la Commission européenne, a déclaré qu'un des facteurs clé du succès de la compétitivité rurale est la fourniture de services publics de qualité pour les populations rurales. C'est la base sur laquelle peuvent se développer des activités économiques innovantes telles que la production de produits alimentaires de qualité, les sources d'énergie renouvelable, les soins de santé ou le tourisme.
 
Le CCRE continuera à offrir une plate-forme politique pour promouvoir un développement territorial équilibré qui reflète les besoins et opportunités de nos communautés rurales et urbaines, a conclu la directrice politique du CCRE Angelika Poth-Mögele.
 

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