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Christiane Overmans: “Nous devons amener l’Europe au-delà des mairies et dans les rues de nos villes”Le débat lancé par la Commission européenne sur le futur de l'Europe est une initiative critique visant à relier les institutions européennes avec les citoyens. Ce débat doit cependant être mené avec les communes, les villes et les régions: elles peuvent jouer un rôle fondamental en montrant aux citoyens les avantages quotidiens de la coopération européenne.

rnPour fêter la Journée de l'Europe, nous présentons le point de vue* de Christiane Overmans, conseillère municipale à la ville de Bonn et Vice-présidente du CCRE, pour connaître les attentes d'un leader local pour l’Europe d'ici 2030.

rn"Notre débat pour les 15 prochaines années devrait porter comme titre: comment pouvons-nous [les Européens] faire face à nos défis et quel rôle devraient jouer les collectivités territoriales à cette fin?", a-t-elle déclaré au CCRE.

L’Europe ne peut plus se construire à travers le seul prisme des Etats-nations, mais sur base de relations renforcées entre l’Union européenne, ses territoires et ses citoyens. Comment impliquer les villes et les régions dans les débats sur le futur de l'Europe?

rnLes politiciens locaux et régionaux devraient prendre l'initiative de former une nouvelle culture politique européenne. Ce processus devrait impliquer des discussions directes et amener l’Europe au-delà des Mairies et dans les rues de nos villes. Ceci est un besoin immédiat !

rnPar ailleurs, d'ici 2030, l'UE devrait garantir que le principe de subsidiarité (similaire au traité de Lisbonne) pour l'autonomie locale soit mis en œuvre et financé avec des ressources fiscales propres des collectivités dans tous les pays européens. En outre, l'UE devrait assurer la possibilité d'une coopération locale dans toute l'Europe, indépendamment des directives nationales.

Un certain nombre de problèmes clés auxquels sont confrontées les villes et les régions d'Europe – chômage ou changement démographique – dépendent des politiques économiques et sociales. Pour renforcer la dimension sociale de l'UE, comment pouvons-nous reconnecter les citoyens avec le projet européen?

rnDe nombreux problèmes actuels auraient pu être prévus à l’avance, ou alors ils sont le résultat d'une vision trop économique de l'intégration européenne. Au cours des 15 prochaines années, nous devrions apprendre à voir le changement en tant qu’opportunité, tout en respectant nos traditions et notre diversité.

rnÀ cet égard, il est essentiel de reconnaître les collectivités en tant que composante de l'Union européenne, respectant ainsi l'autonomie locale telle que mentionnée dans les traités européens.

rnD'ici 2030, l'UE devrait atteindre une union plus inclusive et plus equitable, et établir des normes communes de durabilité. L’UE devrait également établir une politique migratoire commune et des offres d’éducation égales pour tous.

Les défis mondiaux – sécurité, migration ou changement climatique – nécessitent d’une union plus intégrée pour agir plus efficacement. Comment voyez-vous le rôle de l'Union européenne sur la scène international?

rnParmi les points forts de l'Europe, on pourrait souligner sa crédibilité en action et son travail en équipe avec d'autres parties du monde – dans le domaine du climat, de la biodiversité ou des voies pacifiques dans la resolution des conflits et des crises.

rnNous avons appris à intégrer des membres plus forts et plus faibles au sein de notre équipe européenne. Cette expérience devrait maintenant nous aider à devenir un moteur d'intégration globale. Aucun objectif ne pourra pas être traité par une seule ville, une seule nation, un seul acteur. Chaque fois que nous pouvons trouver une bonne solution, nous devrions la mettre ne place sans vanités nationales.

rnD'ici 2030, l'Europe aura développé davantage ses capacités traditionnelles, être un acteur innovant et résilient dans le monde. Il devra contribuer à trouver des solutions communes créatives et originales, au-delà des idéologies politiques et religieuses. 

rnPar ailleurs, je m'attends à ce que l'autonomie locale et la coopération au-delà des frontières nationales soient renforcées.

Avez-vous un message pour les Européens pour la prochaine période?

rnL'Europe a un avenir si nous réussissons à moderniser la façon dont nous agissons et pensons.

rnAucun pays européen n'aura un avenir prospère et pacifique tant que les politiciens continueront à mettre en place des méthodes et les solutions du 19ème siècle. L'Europe est une famille – nous devons tous faire des compromis – et tout ce que nous décidons de faire sera pertinent pour tous les autres.

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